GEORGES WEAH - L'EXEMPLARITE
Georges Wéah
Un mythe. Une légende. Un grand.
Depuis le début de son mandat présidentiel, le Liberia est devenu comme une assemblée de fourmis-maçons qui bâtissent leur termitière en silence, discrètement. Ce grand Monsieur, je l’ai connu sur la pelouse synthétique des stades les plus prestigieux du monde. Pas de visu, mais par le numérique ! Quand dans le duel des balles aériennes, ou quand il a senti le but venir et qu’il fonce vers les bois adverses alors que s’écroulent sous sa masse certains adversaires qui lèvent la main pour bénéficier du coup de sifflet réparateur de l’arbitre, Wéah demeure toujours le premier à courir vers eux et à leur tendre la main en toute amitié afin de les relever. C’est ce qu’on appelle avoir le sens du fair-play sur le terrain.
Mais de ce fair-play footballistique exhibé sur l’aire des jeux, Wéah en fait sa technique de combat politique, car, dès le moment où le glas a sonné pour confirmer le sacré Ballon d’Or du football au trône de la présidence de la République du Libéria, eh bien, il n’a pas attendu un seul instant pour aller serrer la main de la Présidente et du Président-Adjoint sortants, les tapotant amicalement sur l’épaule et en leur disant : « le pays appartient à nous tous et nous devons travailler ensemble pour le hisser sur une orbite supérieure, pour le bonheur du peuple ». Et depuis, c’est le silence dans ce vaste chantier qu’est le Libéria. Qu’y peaufine-t-on, qu’y mijote-t-on comme plans d’envol dans ce pays qui autrefois fut dévasté par une chaude guerre fratricide. L’on n’aurait sûrement pas tort de dire que dans ce silence indescriptible et étonnant, va pointer bientôt, vers le ciel, le sommet d’une gigantesque termitière.
Et en voilà des manières ! D’une pierre, il a fait deux coups ! Star sur la pelouse et Star sur l’arène politique. Sur RFI, la radio du monde, l’information nous a été filée comme quoi le nouveau Président avait tapé fort du point sur la table pour fustiger les pratiquer incrustées dans la corruption qui gangrène le pays. C’est sur cet insecte nuisant, la corruption, vecteur de l’éboulement du socle de l’économie d’un pays, qu’il faut diriger le jet pulvériseur d’un insecticide puissant.
Oui ! Fair-play oblige dans la tenue de cette suprême fonction qui écarte toute cette tendance ou manie de considérer comme frères ennemis entre opposants et tenants du pouvoir. Du coup, ce Monsieur devient un modèle de gestionnaires les plus rares d’Afrique et une exemplarité politique qui rejoint cette tribune d’honneur où ont déjà pris place ses vieux et collègues : MANDELA MADIBA, Léopold César SENGHOR. Le jour où l’Afrique marchera sur le pas de ces trois hommes, ce jour-là, elle connaîtra une toute autre et nouvelle ère de développement tous azimuts. Ce jour-là, les peuples africains pousseront un ouf de soulagement ! En fait, ceux qui tuent, massacrent, appauvrissent l’Afrique, c’est ces politiciens tout véreux dont les intelligences sont plus au service des choses obscures qu’à celui des peuples. Le peuple vote son président de la république et ses députés et le tout se limite là, car la suite ne le concerne pas étant donné que les députés, qui soi-disant le représentent sont moralement faibles et facilement corruptibles eu égard des sommes fabuleuses qu’on leur jette à la face. La suite ne le concerne pas car le président soi-disant élu s’entoure des gens qu’il choisit lui-même et deviennent ipso facto ses propres valets et fanatiques zélés.
Le pouvoir du peuple devrait s’étendre plus loin, jusqu’à se choisir lui-même ses gouverneurs et les ministres devraient soumettre leurs dossiers à l’examen de l’assemblée provinciale pour un test et/ou pour un vote. C’est ce qu’on appellerait une DEMOCRATIE CITADINE, sinon les peuples africains ne seraient que des individus dont les politiciens useraient de leurs épaules comme des marches d’un escalier pour grimper le mur du positionnement politique, escalier dont on se débarrasserait par la suite.
En outre, le régime au pouvoir dans les pays africains ne peuvent pas monter des CENI composés de leurs membres, c’est ce qu’on appelle être juge et partie. Les CENI devraient faire l’objet d’un corps des gens intègres (les membres de l’église, les membres de la société civile, opposition et pouvoir, mais dirigés par des hommes de Dieu comme on dit.)
Silence total au Libéria. Cela fait belle lurette que ni RFI, ni VOA, ni BBC, ces trois chaînes de radio adulées en Afrique, ne transmettent un seul écho en provenance du Liberia. Faut-il toujours attendre qu’il y ait du feu quelque part pour que les radios du monde commencent à jaser ?
Les libériens ont compris qu’ils n’ont pas droit à l’erreur, et leurs deux derniers présidents sont à féliciter pour cette leçon d’alternance pacifique, transparente, inodore, insipide, sans coups fourrés, que l’Afrique entière, et pourquoi pas les autres pays du monde qui se déchirent pour la course au pouvoir, se doivent de s’approprier.
Avec toutes nos déférences, Excellence Monsieur le Président de la République.
Lucas-RDC