MPADI Simon-Pierre et L'EGLISE DES NOIRS EN AFRIQUE
L'Eglise des Noirs est un rassemblement des peuples, de la race noire, qui, depuis des temps, ont su qu'il y avait au-dessus d'eux un Etre Suprême auquel elles devaient vouer toute leur existence, des cérémonies et des cultes d'adoration en guise de reconnaissance. Un Etre Créateur, le Dieu-Tout-Puissant, le Nzambi-Mpungu-a-Tulendo, à qui tout l'univers appartient.
Cette Eglise-là existe depuis la création du monde avec l'apparition des premiers parents noirs dont l'homme porte le nom de NZALAPANDA et la femme, celui de KITELE KINAMBU. C'est de ces deux ancêtres qu'est issue la race noire.
Cette Eglise-là était présente encore et vivante quand les européens mirent pied pour la première fois sur la terre de nos ancêtres. On sait qu'il s'ensuivit après un travail de sape et de destruction de toutes les valeurs spirituelles autochtones ou locales trouvées sur place de la part des européens qui imposèrent, comme au temps des Croisades, leur religion, le christianisme. De grandes dames, les Ndona, les Prophétesses comme Ndona Mafuta, Ndona Nzinga et avec la plus vaillante de toutes, Ndona Nsimba Kimpa Béatrice Vita Ishipa, la Jeanne-d'Arc d'Afrique, brillèrent de toute leur bravoure dans cette âpre lutte qu'elles menèrent contre l'invasion ou l'imposition du christianisme. Des prophétesses les plus connues, l'Afrique entière en compte à peu près onze, dont Nzinga-Mbandi du Kongo-Angola, Mafuta Ngalifur du Congo-Brazza -Angola, Nsimba Béatrice Kimpa Vita Ishipa du Kongo-Angola, Angotine du Dahomey, Yacine Boubou du Gabon, Nyamega de Haute-Volta et Baikisi, Amidaki, Sengola-Kadjou
Avec la mort de Ndona Nsimba Béatrice Kimpa Vita Ishipa, brûlée vive sur l'échaffaut, les européens, plus précisément les missionnaires catholiques, envoyés au Congo-Angola, crurent par cette mort tragique, étouffer le "mal" pour toujours. Ce serait gênant et inadmissible pour eux qu'une Religion autre que la leur, et surtout indigène, puisse encore exister pendant qu'ils sont devenus les seuls maîtres de la région. Et cette mort, condamnable à juste titre, avait été préparée pour disuader les populations fidèles noires de s'accrocher à leur religion. Les rédicivistes, rattrapés, furent sauvagement traités...jusqu' aux abords de la mort.
Mais l'histoire, comme disait, quelqu'un, l'histoire ne saute pas. Ce que Dieu a planifié finit toujours par s'accomplir, même si de mauvais coeurs essayent de cacher sa brillance aux yeux du monde. Babylone la grande métropole, Babylone la corrompue, le New-York d'antan, le Buenos-Aires de l'autrefois, n'est-elle pas aujourd'hui qu'un amas de terre inculte et désertique où rien ne pousse, ne réflétant en aucune fois la valeur de ce qu'il y eût en ces lieux voilà bien des années. Jérémie, le prophète, par l'inspiration de son Dieu, avait tout mis au vu et au su de tout le monde par écrit, mais les gens s'en moquaient éperdûment. Essayez de parler de la disparition de New-York dans les années à venir, eh bien les gens vont vous traiter de fou. Pourtant tout cela peut arriver si et seulement si cela se retrouve dans le plan de Dieu. Pourtant aussi, avec l'effondrement par dilatation de gigantesques glaciers, les eaux de l'océan peuvent monter de niveau et engloutir toutes les villes côtières.
Ce que les blancs, les européens, les missionnaires avaient oublié, c'est qu'avant d'expirer sous les coups des flammes dévoratrices, Ndona Nsimba béatrice Kimpa Vita Ishipa avait prédi l'arrivée de Simon Kimbangu Diatungunua. Kimbangu, Simon, qui vint au monde deux cents ans après le supplice de Ndona Nsimba, eut une enfance des plus tumultueuses car souffrant d'une maladie chronique qui le menait aux portes de la mort. Il fallait bien que les femmes du village puissent recourrir aux cérémonies ancestrales pour que cet esprit de mort-là le lâchât et le remît à la vie. Nous reparlerons de cette enfance, car Kimbangu Simon de 1921, n'était pas le même que le moribond des années 1889. Il avait été échangé contre un autre par un homme géant dont les jambes se perdaient dans un précipice profond, où l'enfant Kimbangu avait dégringolé, et dont la tête touchait les nuages.
Kimbangu exerça son ministère de courte durée, du 18/03/1921 au 17/07/1921, durant lequel il accomplt des miracles qui attirèrent de nombreuses foules de tous les coins de la contrée. Il guerissait des maladies, de toutes sortes, et redonnait la vie aux morts, rien que par l'imposition des mains. Cent quarante-six morts (146) ressuscitèrent et retrouvèrent leur vie normale, tandis que dix-sept mille huit cent nonante-deux (17892) malades furent guéris, débarassés totalement de toutes leurs maladies, devenant ainsi des hommes nouveaux et décidés à suivre le MVULUSI jusqu'au bout.
Son premier miracle, il l'accomplit en rendant la vie à une fillette, répondant au nom de Nzuzi Elysabeth, au village Kilombo, dans le fief de N'kamba. Toute la région du Bas-Congo, partie ouest de la république démocratique du Congo communiquant avec l'océan était en effervescence. Les populations se sentaient libérées à part entière par ce souffle méssianique qui les galvanisait et n'avaient rien à attendre de l'autorité coloniale. Et dans cet éclatement de joie, l'on pouvait distinguer un regain de patriotisme, de nationalisme, d'espoir de la reconquête de la personnalité perdue. Les hôpitaux, gérés par des missionnaires se vidaient, les sociétés se vidaient aussi de leurs travailleurs préférant aller voir le MVULUSI, le Sauveur des noirs. A Kinshasa, mêmement. Des trains de la société de chemin de fer, ONATRA, qui réalisa des recettes comme jamais auparavant, étaient chaque jour bondés de monde, déversant des foules entières vers la région du Bas-Congo. Il y eut un manque à gagner très important au niveau des hôpitaux et des sociétés commerciales manufacturières. Le mouvement était d'une telle ampleur que l'autorité religieuse et l'autorité coloniale virent cela de mauvais oeil et se tinrent des conciliabules. Le mouvement fut taxé, à tort ou à raison, de mouvement politico-religieux car, aux côtés de leur MVULUSI. . Pourquoi moisir sur un lit d'hôpital et dépenser de l'argent alors qu'avec une simple imposition des main du MVULUSI, on était guéri à la seconde !
Kimbangu Simon fut arrêté le 18/03/1921.
L'histoire a été tronquée et c'est à tort et de travers que certaines langues, pour flouer bien sûr la vérité, s'obstinent à dire sans scrupule, sans gêne que Kimbangu était l'envoyé spécial de Jésus-Christ sur la terre. C'est faux et archi-faux. Autrement, l'autorité coloniale, de connivence avec les églises chrétiennes réunies (catholique, salutiste, protestante), n'auraient pas pu lui réserver un tel traitement digne d'un esclave. Plutôt, digne d'un criminel. Or, Kimbangu n'a tué personne, n'a pris aucune femme d'autrui, n'avait de compte à devoir à qui que soit. Seulement pour le fait d'avoir prêcher son peuple au nom de son Dieu, Kimbangu, à lâge de trente-deux ans, a vu sa vie, son destin chavirer, détourné par des étrangers venus des contrées lointaines à la solde de l'on-ne-sait-qui, du diable peut-être, comme persistent à le croire nos grands parents, nos aïeux.
Ndona Kimpa Nsimba Béatrice Vita Ishipa avait prophétisé l'avènement de Kimbangu Simon et quand ce dernier fut arrêté et emprisonné à Mbanza-Ngungu (Thysville) d'abord, puis transféré à Kinshasa/Ndolo (Léopoldville), et enfin vers la prison centrale de Lubumbashi (Elysabethville), il cracha à la face de l'autorité coloniale belge prophétisant à son tour qu'un deuxième Simon, plus fort que lui et qui les empêcherait de dormir en toute tranquillité était en voie de venir.
Ce deuxième Simon n'est autre que le Patriarche Mpadi (Simon-Pierre) Buka Makengo Nsuka, Kembu-dia-Nzenza Va Kintete Beredenengu Mumvuma T.T.A.T., né le 25/09/1909, à Mbata Ladi (terre de Kibambi), sous-région de la Lukaya, Territoire de Madimba, dans la Province du Bas-Congo, fils de Mfumu Nsiala Mbata (Grand Chef Médaillé de la région) et de Maman Sela-dia-Kiwula. Il est du clan Vitinimi-na-Mpangu-zi-Kongo, le clan royal dans l'ancien Royaune de Kongo-Angola. C'est l'un des héritiers du trône royal, mais les affaires du monde n'étaient pas siennes du moment où il était prédestiné à s'occuper des brebis perdues d'Afrique, de les nourrir de parole divine, et de les sauver. C'est lui qui devait succéder à Kimbangu Simon et reprendre le bâton du berger.
Ainsi, l'Eglise des Noirs en Afrique devrait-elle naître, dans une période difficile où l'homme blanc, le colonisateur belge, s'était investi à réprimer sévèrement tout mouvement religieux ne partageant pas les idéologies chrétiennes. L'Eglise des Noirs en Afrique est en fait le chemin, la voie sur laquelle doit marcher tout noir qui veut avoir, après sa vie terrestre, une place dans le Royaume de Nzambi Mpungu Tulendo.
L'Eglise des Noirs, c'est l'église réhabilitée de nos ancêtres que la colonisation a voulu, usant des méhodes ou procédures des plus inhumaines, enterrer pour la faire disparaître sur la terre des hommes. Ils ont tué, torturé, mis en prison, envoyé à la relégation des foules entières des fidèles au MVULUSI. Mais en vain. Comme le stipule une citation : "Tuez, tuez, il en restera toujours".
Quelqu'un m'a dit un jour que quelqu'un, du monde, s'était exclamé en disant : "GOD IS BLACK".
LUCAS